| En 1918,
        Walter Edward Dandy (1886-1946) introduit la ventriculographie cérébrale.
        Élève du célèbre neurochirurgien Harvey Cushing (1869-1939), au
        Johns Hopkins Hospital de Baltimore, il cherchait une méthode pour
        mettre en évidence les tumeurs cérébrales, invisibles sur les
        radiographies. Il trouve la solution en observant un patient victime
        d'un traumatisme crânien, qui se plaint de violents maux de tête
        chaque fois qu'il se mouche. Une radiographie révèle des ventricules cérébraux
        massivement dilatés par de l'air, qui a pénétré par une fistule
        naso-cérébrale. Il a alors l'idée de ponctionner, chez les enfants,
        le système ventriculaire au travers de la fontanelle pour le remplir
        d'air. En constatant que l'air diffuse dans l'espace sous-arachnoïdien,
        il comprend qu'il peut remplacer la ponction ventriculaire par une
        ponction lombaire pour visualiser les ventricules cérébraux. Les premiers essais furent ponctués par de nombreux accidents. En 1923
        Sicard fut le premier à pratiquer une ventriculographie à base de lipiodol
        ( produit de contraste à base d'iode découvert par Marcel Guerbet en
        1901) créant un contraste positif (contraste négatif avec
        l'air).
 Pendant une trentaine d'années, la ventriculographie fut l'examen de
        contraste dominant en Neuro-radiologie.
 Elle fut réellement au point dès 1935 (grâce aux travaux de Lysholm)
        mais s'est surtout imposé à partir de 1950 grâce à :
 - Progrès technologiques en matière d'appareils : tomographie,
        craniographes, amplificateur de brillance.
 - Nouveaux produits de contraste moins agressifs.
 TECHNIQUE : Après avoir rasé la tête du malade, un trou
        de trépan est foré sur le frontal en direction des ventricules
        latéraux, puis le neurochirurgien introduit un trocard dans la corne
        frontale et procède à l'injection d'une petite quantité de lipiodol
        (ou air) sous scopie. La tête du patient est alors progressivement
        défléchie afin de permettre la progression du produit de contraste du
        ventricule latéral au IIIème ventricule par le trou de
        MONROE, puis du troisième au quatrième par l'aqueduc de SYLVIUS. Ces manœuvres
        se font sous contrôle scopie, puis télévisé et des clichés
        rigoureusement de face et de profil sont réalisés. L'avantage de l'iodoventriculographie
        est d'offrir un meilleur contraste que l'air. Par contre le
        franchissement du trou de MONROE n'est pas toujours évident. Il devient
        alors difficile de déterminer si le non-franchissement est du à un
        blocage ou à une importante dilatation ventriculaire. De plus, la
        persistance du lipiodol injecté peut être gênante pour
        l'interprétation d'autres examens (artériographie par exemple).En finalité, l'iodoventriculographie ne sera plus employée que lorsque
        les autres méthodes s'avéreront insuffisantes.
 
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