L'Artériographie cérébrale.                            

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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 Retour examens d'antan

Au milieu des années 1920, le neurologue Antonio Egas Moniz (1874-1955), à Lisbonne, considérant que la ventriculographie est dangereuse et ne permet souvent pas de diagnostics précis, se propose d'injecter un produit de contraste dans les artères cérébrales. 
En 1927, il réussit la première "encéphalographie artérielle". Après dénudation chirurgicale de l'artère carotidienne, il injecte une solution de 25% de iodure de sodium. Cependant, comme le iodure de sodium est insuffisamment radio-opaque, il le remplace dès 1931 par du dioxide de thorium (Thorotrast) et obtient des artériographies spectaculaires. Il ne se rend malheureusement pas compte que ce produit est radioactif et qu'il provoquera, chez certains patients, des tumeurs malignes du foie 20 à 30 ans plus tard.
Il est étonnant que Moniz ait reçu le prix Nobel de médecine en 1949, non pas pour son travail remarquablement nouveau et utile sur l'angiographie, mais pour l'indication à la lobotomie frontale dans le traitement des maladies mentales, procédé actuellement tout à fait tombé en discrédit (Eisenberg, 1992 ; Pallardy et al, 1989 ; Rosenbusch et al., 1994).
En 1937, apparaissent les ponctions percutanées.

En 1953, un procédé simple mais ingénieux révolutionne l'angiographie et ouvre la voie à la radiologie interventionnelle. Jusque-là, pour introduire une aiguille ou un cathéter dans une artère, une artériotomie était souvent nécessaire, c'est-à-dire une mise à nu chirurgicale de l'artère, qui se terminait par sa suture ou sa ligature. L'idée du radiologue suédois Sven Ivar Seldinger (né en 1921) fut d'utiliser un guide métallique flexible pour permettre un cathétérisme percutané. Après avoir ponctionné l'artère avec une aiguille, il introduit ce guide au travers de l'aiguille, qui est ensuite retirée. Finalement, il avance un cathéter le long du guide laissé en place.

Ce procédé eut un succès pratique considérable, mais Seldinger n'en rechercha aucun profit. Il quitta le milieu universitaire et devint radiologue généraliste dans un petit hôpital.

En 1964, dans un article classique publié dans Circulation, Charles T. Dotter (1920-1985) et Melvin P. Judkins (1922-1985) décrivirent la technique de recanalisation des artères périphériques obstruées en enfilant les uns sur les autres des cathéters de diamètre croissant. La première angioplastie percutanée transluminale (PTA) fut effectuée par Dotter au niveau de l'artère poplitée chez une patiente âgée atteinte de gangrène. C'est cependant, dans les années 70 que l'angioplastie prit véritablement son essor, suite aux travaux de l'Allemand Andreas Grüntzig (1939-1985), à Zurich puis à Atlanta, qui met au point la technique de dilatation par ballonnet. L'équipe d'Andreas Grüntzig, après les succès obtenus au niveau des artères iliaques, fémorales et poplitées, s'attaqua avec succès à d'autres artères, notamment aux artères coronaires et rénales (Eisenberg, 1992 ; Pallardy et al, 1989 ; Rosenbusch et al, 1994).

L'évolution du matériel (appareils capables de prendre des images en séries, d'abord manuellement  puis de manière automatique) et des produits de contraste rendant moins dangereuse l'exploration vasculaire, ont permis l'évolution de l'artériographie. 


Changeur de film manuel utilisé de 1955 à 1970.
Un manipulateur était chargé de prendre les clichés tandis qu'un autre tirait les cassettes équipées d'une poignée. Une plaque de plomb au fond de chaque cassette évitait l'irradiation des films suivants. Une parfaite synchronisation était nécessaire. 



A.O.T de Siemens (Apparu un peu avant 1970 et utilisé dans certains centres jusqu'en 1990). 
Changeur de films automatique - 20 films par "magasin" Face et Profil. Utilisation d'un injecteur automatique évitant au Radiologue l'injection manuelle très irradiante. 
Ci-dessus : cliché de profil réalisé au temps artériel.



Apparition de la technique de Seldinger (ponction par voie fémorale et montée d'une sonde sur un guide souple préalablement introduit dans l'artère par la lumière de l'aiguille) vers 1956.
Apparition de matériel numérique dans les années 1980 avec utilisation dans tous les centres à partir des années 90.
Ci-contre une image obtenue avec soustraction directe des structures osseuses.

Pour en savoir plus sur les différentes artériographies : Radiologie vasculaire