Evolution technologique. Actualités 2003                            

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Remonter

MEDECINE NUCLEAIRE

*Solène. Molle, **Laurent. Bourgeois

* AP-HP, Agence Générale des Equipements et Produits de Santé, ** Hospices Civils de Lyon, Hôpital

Neurologique-Neurochirurgicale et Cardio-Vasculaire

1 INTRODUCTION

Le RSNA n'est pas un congrès spécialisé en médecine nucléaire, et pourtant les

fournisseurs profitent de ce rassemblement de la communauté d’imagerie pour

présenter et introduire sur le marché de nouvelles machines, notamment les

matériels hybrides alliant un tomographe à émission de positons (TEP) et un

scanner (TDM).

Ce RSNA 2002 a ainsi permis de montrer en avant première chez deux

fournisseurs, un TEP/TDM avec une configuration de scanner 16 coupes.

Un contexte qui explique les orientations des fabricants.....

Le contexte nord-américain est loin d’être identique à celui de la France, voire à

celui de l’Europe. En effet aux Etats-Unis, les praticiens ont la possibilité d’exercer

conjointement une activité de radiologie et une activité de médecine nucléaire, ce

qui facilite l’utilisation de machines hybrides. Ainsi, le scanner doit permettre de

réaliser des actes diagnostiques, répondant aux critères et aux exigences actuelles

dans ce domaine et avoir une configuration plus exigeante que celle nécessaire à

une utilisation en appareil de mesure de l'auto-atténuation.

Ces éléments expliquent en partie les stratégies des fabricants : certains proposent

des configurations avec un TEP couplé à un scanner multibarrette à 16 coupes

(GEMS et SIEMENS), d’autres une conception permettant de dissocier le TEP et le

TDM (PHILIPS) laissant ainsi un accès aisé au patient pour des actes

interventionnels sous rayons X (ponctions, biopsies, etc.).

De plus, la cardiologie en TEP est largement développée aux Etats-Unis (et même

dans certains pays d'Europe, notamment Allemagne), où la diffusion et l'utilisation

de traceurs spécifiques pour l'étude de la viabilité myocardique sont autorisées.

Pour cette activité, un scanner multibarrette haut de gamme paraît ainsi justifié : les

résolutions spatiale et temporelle sont des éléments primordiaux pour les

explorations cardiaques en TDM.

Face à cette orientation du marché nord-américain en faveur des matériels mixtes

TEP/TDM haut de gamme aussi bien sur la partie TEP que sur la partie TDM, on

peut se poser la question de la terminologie exacte de cette nouvelle modalité : est-ce

un TEP auquel on couple un scanner comme cela a jusqu'à présent été

couramment présenté, ou finalement, est-ce un scanner avec une fonction TEP

comme le contexte nord-américain pourrait nous le laisser croire ? Il est clair que la

stratégie des fournisseurs d'annoncer le couplage de leur TEP avec un scanner 16

coupes pose le débat de la finalité réelle de ces modalités et de leur niveau

d'intégration au sein des plateaux techniques, d'autant que les enjeux en terme

d'investissement sont importants.

En France mais également dans certains pays européens, le débat sur la

terminologie TEP/TDM ou TDM/TEP n'est pas d'actualité. Il semble, par ailleurs, que

la stratégie des fournisseurs en matière de diffusion de la technique sur le marché

français n'intègre pas les configurations TEP/TDM avec des scanners 16 coupes.

Le couplage d'un scanner avec un TEP est avant tout motivé par les possibilités de

correction de l'atténuation du corps humain et la facilité du repérage anatomique.

Ainsi, la discussion se situe plutôt sur l’avantage médico-technique et financier de la

machine mixte TEP/TDM par rapport à la technique de recalage des images TEP

avec les images TDM acquises par ailleurs sur un scanner radiodiagnostic.

2 LES TENDANCES ET DONNEES DU MARCHE

En tomographie à émission de positons :

Les fournisseurs continuent leurs efforts sur le développement des matériels mixtes

TEP/TDM et aucun ne présente de nouveauté sur les machines TEP seules. Alors

que le marché européen se décomposait en une répartition 50% TEP et 50%

TEP/TDM sur l'année 2002, les perspectives pour 2003 sont très clairement en

faveur de la configuration TEP/TDM (avec des objectifs de l'ordre de 80% pour les

ventes de TEP/TDM).

Le débat sur les types de cristaux (BGO, GSO ou LSO) qui équipent les TEP ou les

TEP/TDM est toujours d'actualité mais la discussion se situe plus au niveau du

temps d'examen. Ce temps d'examen est passé de 50 minutes pour une acquisition

corps entier sur un TEP avec cristaux de BGO et avec correction d'atténuation par

sources externes à 15-20 minutes sur un TEP/TDM proposé actuellement. Un

fournisseur annonce même un temps d'acquisition de 7 minutes pour un examen

corps entier avec son TEP/TDM équipé de cristaux dits " rapides ". Ce débat est

intéressant et pose toute la problématique de ce type de matériel notamment en

France. Il est vrai que devant le retard de la France vis à vis de la diffusion de ce

type d'équipements, la possibilité de disposer de matériels rapides, permettant

d'absorber une forte demande d'examens est indéniable. Encore faut-il, pour profiter

pleinement de cet avantage de rapidité avancé par les constructeurs, d'une part que

la fourniture en F18-FDG soit suffisamment abondante et facilement accessible en

un temps raisonnable pour les sites utilisateurs, et d'autre part que les sites aient la

capacité financière d'acquérir et de faire fonctionner ces matériels qui en termes

d'investissement, de maintenance et de fonctionnement sont loin d'être anodins.

Il est tout à fait légitime de prendre en considération cet élément de rapidité

d'examen mais il ne faut pas négliger les performances de détection spécifiques à

chacun des matériels. Même si celles-ci restent difficiles à comparer, il est important

de souligner que tous les matériels effectuant de la détection de coïncidence (TEP,

TEP/TDM, C-DET) peuvent être qualifiés au moyen d'une courbe, appelée courbe

NEC. Cette courbe donne le taux de comptage de l'équipement en fonction de la

dose injectée (en microcuries par ml) et ceci à l'aide d'un protocole bien précis et

standardisé par la norme ACR-NEMA dont la dernière version date de l'année 2000.

En parallèle, la société GEMS a introduit un nouveau paramètre de comparaison au

travers du ROI (Return On Injection) qui est la valeur du NEC à une dose donnée

(en coups par seconde) rapportée sur la dose (en millicuries). Ce paramètre a été

publié dans les revues IEEE (Institute of Electrical and Electronic Engineering).

Généralement, GEMS utilise le ROI à une activité de 15mCi qui est la dose

habituellement injectée à un patient et publie ainsi la formule selon les termes

suivants :

ROI = (NECR @ 15 mCi) / 15 mCi.

.

Ce paramètre, qui peut être calculé à n'importe quelle valeur d'activité, n'est

cependant pas encore reconnu par les autres constructeurs, ce qui limite son

utilisation pour réaliser des comparatifs techniques .

Pour conclure sur le débat du type de cristaux qui préoccupe bon nombre

d'utilisateurs et d'acheteurs, il reste à conseiller lors de procédure de choix

d'équipement, de s'appuyer sur la courbe NEC du matériel, obtenue avec la norme

ACR-NEMA, pour établir des comparaisons sur la base de données tangibles. Par

ailleurs, il est également primordial de pouvoir accéder au système en

fonctionnement clinique afin notamment d'apprécier la qualité des images obtenues.

Cette démarche devra néanmoins être conduite avec certaines précautions pour

bien prendre en compte les conditions de réalisation de l'examen et les doses

utilisées pour l'injection du radiopharmaceutique, puisque les méthodes de travail à

l'étranger ne sont pas toujours les mêmes que celles pratiquées en France.

Enfin, en ce qui concerne les grandes tendances et plus que l'équipement lui-même,

c'est la notion de "solution globale en oncologie" qui est mise en avant par les

fabricants et qui peut expliquer le regain de cette modalité et les enjeux en terme de

stratégie de développement.

En effet, la prise en charge du patient en oncologie regroupe les activités de

détection et de quantification de la maladie (TEP et scanner) et les activités de

traitement de la maladie (simulation, dosimétrie, radiothérapie). Lors de ce RSNA

2002, les fournisseurs ont particulièrement illustré cette notion de solution globale au

travers de leur stand aménagé de manière à simuler la chaîne complète du flux des

données en individualisant les différents postes de travail pour le traitement de ces

informations. Les points forts de cette approche sont la mise en place sur les TEP

de plateaux de table identiques à ceux utilisés en radiothérapie, le transfert des

images scanner et TEP vers les consoles de dosimétrie et le transfert des données

de planification de traitement vers les accélérateurs de radiothérapie, ceci en

utilisant le protocole de communication et de format de données DICOM. Des

développements sont également en cours chez tous les fournisseurs sur la

synchronisation respiratoire des acquisitions en TEP et en scanner (limitation des

artéfacts de mouvement) avec transfert de ces informations vers la console de

dosimétrie en vue d’une synchronisation respiratoire lors des traitements sur les

accélérateurs de radiothérapie. En pratique, chez GEMS, la notion " See and Treat "

intègre un partenariat avec la société VARIAN notamment sur la planification

dosimétrique et la synchronisation respiratoire. La société Siemens, dans le cadre

de la notion " medical global solutions ", développe une console de dosimétrie et de

planification des traitements appelé COHERENCE (en cours d’agrément FDA). La

société Philips axe ses efforts sur la fusion d’images TEP avec les images acquises

sur le scanner de simulation AcqSIM CT, au travers d’un logiciel de recalage

développé sur la console de dosimétrie PINNACLE.

Cette approche de solution globale met l'accent, s'il en était encore besoin, sur le

caractère multidisciplinaire de l’oncologie et la nécessité de méthode de travail

commune et de partage d’expérience entre tous les acteurs : radiologues, médecins

nucléaristes, physiciens et radiothérapeutes.

En gamma-caméra :

Peu de nouveautés ont été annoncées dans ce domaine plus conventionnel de la

médecine nucléaire.

Au niveau du marché Français, la gamma-caméra double détecteur à vocation

généraliste occupe le haut du tableau des ventes suivie par des matériels plus

spécialisés: gamma-caméra triple détecteur ou gamma-caméra dédiée cardiologie

ou encore gamma-caméra mono-détecteur. Le marché de ces dernières machines

reste une politique locale liée principalement au site et à son recrutement de

patients. Avec la séparation des cartes sanitaires "gamma-caméra" et "matériels à

détection de coïncidence", on s'attend à une disparition quasi complète des achats

de caméras équipées de dispositif de détection de coïncidence (gamma-caméra C-DET)

au profit des matériels dédiés, les tomographes à émission de positons.

Une grande orientation se dégage toutefois autour du thème de la correction

d’atténuation des images SPECT. Il semble certain que l’utilisation des images

radiologiques soit l’avenir de cette technique. Cela se traduit aujourd'hui chez les

fournisseurs par le développement de machines hybrides (comme cela a déjà été

amorcé avec la gamma-caméra Millenium VG dotée d'un tube à rayons X - société

GEMS) ou par l'intégration d’images TDM acquises en première intention pour un

patient dans le but d'établir une cartographie de l'atténuation permettant de corriger

l'image de médecine nucléaire. C’est le cas de la société Siemens qui travaille sur

une méthode de correction d’atténuation des images SPECT obtenue en rapatriant

au format DICOM des images TDM acquises préalablement à l'examen de

médecine nucléaire et en recalculant les tables de correction, une fois la fusion des

deux types d’images réalisées. Cette méthode devrait être disponible dans la

prochaine version logicielle de la console de traitement E-SOFT.

3 OFFRE INDUSTRIELLE

GEMS (General electric Medical Systems)

La société GEMS renforce son orientation "imagerie moléculaire" en étant capable

de proposer les trois éléments que sont, "la production de radiopharmaceutiques,

l'instrumentation (gamma-caméras, tomographes à émission de positons) et les

consoles de traitement". La société GEMS a dans ce cadre mis en place un

partenariat avec la société AMERSHAM. Ce partenariat consiste notamment à

réunir les équipes de recherche des deux sociétés afin d’orienter les

développements de nouvelles machines en fonction des développements de

nouvelles molécules. En termes de matériels, la société GEMS privilégie le

développement de l’imagerie hybride pour les applications cardiologie et oncologie

(haute et moyenne énergies). A court terme, soit dans environ deux ans, les

gamma-caméras pourraient être équipées de scanner à rayons X avec séparation

mécanique des deux technologies d’acquisition.

Gamma caméra :

En gamma-caméras, GEMS a conservé les deux gammes issues des rachats des

sociétés Elscint et SMV International et sa propre gamme. Les matériels sont les

suivants :

- la gamma-caméra MILLENIUM VG (ex gamme Elscint) est le produit phare

de la société notamment avec l’ajout d’un tube à rayons X sur le statif (option

HAWKEYE) qui permet la correction de l’auto-atténuation et la superposition

des images scintigraphiques et radiologiques. Cette machine a pris une

orientation détection de coïncidence, hautes et moyennes énergies et

cardiologie. Plus spécialisée, elle se nomme DISCOVERY VH avec l’ajout de

l’option Hawkeye et des cristaux pixélisés d’une épaisseur de 1 pouce.

- La gamma-caméra DST-Xli (ex gamme SMVI) est une machine double

détecteur généraliste présentant l’avantage d’un statif très ouvert et très

ergonomique.

- La gamma-caméra DSTi (ex gamme SMVI) est un matériel monodétecteur à

petit champ dédié aux applications cardiologiques.

- La gamma-caméra MILLENIUM MG (gamme GEMS) est une machine double

détecteur généraliste qui convient principalement au marché américain et au

marché de l’Europe de l’Est. Elle reste parfois proposée en France du fait de

son très faible encombrement.

- La gamma-caméra MYOSIGHT est une caméra dédiée à l’application

cardiologie, introduite pour la première fois au congrès de la Society of

Nuclear Medicine (SNM) en juin 2002. Cette gamma-caméra est une version

modifiée du modèle MILLENIUM MG. Elle est concurrente de la DSTi mais

présente un encombrement très faible (superficie minimale de la salle 3,20m

x 3,20m). Elle est équipée de sources externes de Gadolinium pour la

correction d’atténuation. Elle trouve toute sa justification sur le marché

américain où les cardiologues peuvent s’équiper de gamma-caméras.

En termes de perspectives technologiques, la société GEMS travaille sur un capteur

solide CZT (Cadmium Zinc Tellure) qui possède une meilleure résolution en énergie

et qui devrait permettre d’obtenir de meilleures images. Le poids de ces détecteurs

sera beaucoup plus faible et la mécanique des machines pourra être revue

complètement (statif plus léger, statif mobile,…). Actuellement un capteur de 20cm

par 20cm a été réalisé qui possède une résolution intrinsèque de 2,5mm et une

résolution en énergie inférieure à 6,5% avec un collimateur basse énergie tout

usage. Le seul obstacle reste le prix qui se situe complètement en dehors du

marché actuel. Il faudra encore patienter quelques années avant de voir ce type de

technologie sur les sites.

Tomographes à émission de positons :

Dans le créneau tomographes à émission de positons, la société GEMS complète

sa gamme. Elle introduit le DISCOVERY ST (See and Treat) qui sera disponible

début 2003. La conception de cet appareil a été optimisée pour l’imagerie en

oncologie. Ceci a notamment permis d’obtenir une meilleure sensibilité et une

meilleure gestion des flux d’information. Ce tomographe à émission de positons, à

base de cristaux de BGO, est associé à un scanner à rayons X (4 ou 8 coupes).

Cette association prévue dès la conception a permis un raccourcissement de la

longueur du tunnel et une diminution de poids d’une tonne par rapport au matériel

DISCOVERY LS. La largeur du tunnel a, quant à elle, été agrandie pour un

positionnement plus proche de celui de la radiothérapie. La notion " See and Treat "

aborde la problématique de l’oncologie : détection, ciblage et traitement. GEMS a

ainsi mis en place un partenariat avec la société VARIAN sur la synchronisation

respiratoire en acquisition TEP et en traitement radiothérapique ainsi que sur les

échanges de données images avec les stations de dosimétrie. Le mode

d’acquisition 3D est implémenté avec une acquisition en 2D possible (septa

retractables) Les caractéristiques annoncées sont :

- fenêtre de coïncidence : 10 à 12 ns

- résolution en énergie : 18%

- taux de comptage augmenté par rapport à celui du DISCOVERY LS

Dans la gamme TEP/TDM, existe également le DISCOVERY LS mis sur le marché

en juin 2001 qui a été vendu en une centaine d’exemplaires dans le monde dont 25

en Europe. Ce système regroupe un TEP ADVANCE Nxi et un scanner

LIGHTSPEED 4 coupes, également disponible en 8 coupes depuis août 2002.

L’association au LIGHTSPEED 16 coupes est prévue pour le 2 ème trimestre 2003.

Le TEP ADVANCE Nxi est pour sa part toujours disponible en version TEP seul.

En ce qui concerne l’offre " cyclotrons ", GEMS possède une structure complète en

production interne puisque la société NUCLEAR INTERFACE COINCIDENCE,

spécialisée dans les boîtes de synthèse, a rejoint la société GEMS en 2001. L’offre

se décline de la façon suivante :

- le PETTRACE, pour une production régionale soit 8 curies en 2 heures

- le MINITRACE, pour une production monosite soit 2,3 curies en 2 heures

Ces deux cyclotrons permettent de produire du F18-FDG, de l’oxygène O15 et du

carbone C11. La société GEMS introduit au RSNA 2002 un concept nouveau : le

READYLAB. Cette formule consiste à fournir un ensemble de production de F18-

FDG clé en main. Il est composé d’un cyclotron MINITRACE et de l’ensemble du

laboratoire nécessaire à la synthèse du F18-FDG. L’ensemble ainsi formé est

mobile et peut être installé en trois mois à partir de la commande. Aux Etats-Unis, ce

package peut être proposé en formule " leasing " afin de faciliter la mise en route

des sites.

PHILIPS

La société PHILIPS poursuit ses développements pour assurer une compatibilité

des produits des gammes Adac et Marconi notamment au travers des consoles de

post-traitement. Ainsi les stations PEGASYS et ODYSSEY sont désormais

compatibles avec l'ensemble des gamma-caméras de la gamme, les spécificités

logicielles Adac ou Marconi (AUTOQUANT Adac ou package rénal Marconi) sont en

cours de migration. Le regroupement des usines de production est également le

signe d'une intégration réussie. De fait, la fabrication de l'ensemble de la gamme

des gamma-caméras est réalisée sur un même site, au niveau de l'ancienne unité

de production de la société Adac ( Milepitas - USA). De même, l'ensemble des TEP

est désormais fabriqué au sein de l'usine de Cleveland (USA), ancien site de

Marconi qui assure également la production des scanners. Nul doute que le

rapprochement des sites de production TEP et scanner aura des effets sur les

évolutions à venir du TEP/TDM GEMINI.

Gamma caméra :

La société PHILIPS annonce la disponibilité sur le modèle SKYLIGHT d’un mode

d’acquisition permettant des acquisitions sur chacun des détecteurs, en parallèle et

indépendamment. Ce mode d'acquisition DUAL PLANAR, permet à l'utilisateur de

réaliser simultanément avec chacun des détecteurs, deux acquisitions avec des

paramètres différents, permettant ainsi de réduire la durée de certains examens. En

imagerie moléculaire, cette application permettra d'enchaîner plusieurs acquisitions

simultanées avec des isotopes différents ou plusieurs acquisitions du même isotope

avec des paramètres différents et d'enregistrer ces données dans des fichiers

séparés en vue de permettre des post-traitements spécifiques à chacune des

acquisitions (Notion de " Concurrent Imaging "). En France, cinq gamma-caméras

SKYLIGHT sont d'ores et déjà opérationnelles.

La console d’acquisition JETSTREAM qui équipe ce modèle de gamma-caméra, a

également évolué et intègre notamment des fonctionnalités de routage automatique

d'examens vers d'autres consoles. La visualisation des images acquises n’est

toujours pas disponible sur cette console.

Aucune autre nouveauté n'est à souligner sur la gamme des gamma-caméras qui se

décline ainsi :

- MERIDIAN , gamma-caméra mono-détecteur ;

- CARDIO MD , gamma-caméra dotée d'une double tête et dédiée à une

activité de cardiologie ;

- FORTE, gamma-caméra double tête à angulation variable, caméra de la

gamme la plus vendue aux USA ;

- AXIS, gamma-caméra double tête à angulation variable et pouvant

évoluer en configuration trois têtes (IRIX), caméra de la gamme la plus

vendue en Europe ;

- SKYLIGHT, gamma-caméra double tête à angulation variable. La

spécificité de cette gamma-caméra réside dans le fait qu’elle ne possède

pas de statif en anneau. Les détecteurs sont montés sur suspensions

plafonnières fixées à un portique à quatre piliers ;

- IRIX, gamma-caméra triple tête à angulation variable.

-

Les détecteurs de ces gamma-caméras peuvent être équipés de cristaux

d’épaisseur 3/8 ème de pouces ou 5/8 ème de pouces. Les gamma-caméras FORTE,

AXIS et IRIX peuvent être équipées de dispositif de détection de coïncidence (C-DET).

Tomographes à émission de positons :

La gamme PHILIPS se compose de trois modèles dont deux seulement étaient

présentés lors de ce congrès. Le modèle d'entrée de gamme C-PET n'a pas été

exposé. Le C-PET est équipé d’un anneau de détection en NaI (Iodure de sodium).

Avec le TEP ALLEGRO, la société PHILIPS reste la seule à utiliser le cristal GSO.

Seul le mode d’acquisition 3D est disponible sur ce TEP. Le constructeur indique

que les cristaux GSO ont la meilleure résolution en énergie. L’ALLEGRO dispose

d'un système de correction d'atténuation basé sur la technique de transmission en

simple photon à partir d'une source externe (Césium 137), qui permet un taux de

comptage plus important et par conséquent un temps de mesure réduit. Le Césium

137 a une durée de ½ vie de 20 ans, ce qui n’engendre aucun changement de

source pendant la durée d'exploitation du matériel. Le constructeur annonce des

caractéristiques qui lui permettent de gérer au mieux les phénomènes de diffusés et

de rayonnements aléatoires :

- fenêtre de coïncidence : 8 ns

- résolution en énergie : 15%

- le cristal GSO n'est pas sensible aux variations de température et ne

nécessite pas de système de régulation de température,

- l'agencement des cristaux conçus pour réaliser des acquisitions 3D permet

une meilleure détection (pas de septa sur le système)

En France, cinq machines sont d'ores et déjà vendues. La nouveauté sur ce produit

est le lit qui a été modifié et amélioré (adaptation du lit de la gamma-caméra AXIS)

pour permettre un nouveau mode d'acquisition plus rapide qui consiste à effectuer

un premier passage du patient dans le tunnel pour mesurer uniquement l'émission et

un second passage pour mesurer la transmission. Avec cette procédure

d'acquisition qui évite les alternances de mesure de l'émission puis de la

transmission à chaque avancée de table, le constructeur estime que le gain de

temps est de l'ordre de 5 minutes par examen (pour un examen d'une durée totale

de 30 minutes).

Le logiciel SYNTEGRA, disponible sur les consoles PET VIEW qui équipent les TEP

et TEP/TDM et sur les consoles PINNACLE en oncologie, permet la fusion

automatique d'images TEP, scanner et IRM. Basé aujourd'hui sur un algorithme

qualifié de rigide, ce logiciel est en cours d'évolution avec une version conçue à

partir d'un algorithme de fusion élastique.

Le modèle GEMINI qui constitue l'offre TEP/TDM de la société PHILIPS, a déjà été

annoncé et présenté depuis près d'un an. Suite au regroupement des unités de

production Adac et Marconi, le programme de développement et d'installation a été

légèrement retardé. Le constructeur annonce que ce modèle GEMINI qui allie un

TEP ALLEGRO et un scanner MX 8000 dans sa version deux coupes, sera

disponible dès le mois de juin 2003. Le constructeur rappelle par ailleurs que le

scanner MX 8000 se décline également en version 4, 10 ou 16 coupes. Aucune

annonce n'est cependant faite pour coupler le TEP ALLEGRO avec une autre

configuration de scanner.

Le TEP ALLEGRO qui constitue la partie TEP du système est strictement le même

que celui qui est proposé dans une configuration TEP seul. Alors même qu'il est

couplé avec un scanner pour notamment assurer les corrections d'atténuation, ce

TEP intègre malgré tout les sources au Césium 137. Selon le constructeur, outre

l'intérêt de produire des machines TEP standardisées qu'elles soient couplées ou

non à un scanner, ces sources de Césium 137 peuvent être utilisées en cas de

défaillance du scanner et permettre ainsi d'accéder en permanence à une correction

de l'atténuation. Le scanner MX 8000 DUAL (double coupe) dispose de la rotation

en 0,5 seconde et a une largeur de tunnel de 63 cm.

La particularité de la conception de ce système GEMINI reste l'accessibilité au

patient du fait de l'espace ouvert entre les deux machines scanner et TEP. Il est en

effet possible d'écarter ces deux statifs jusqu'à 1 mètre de distance. Selon le

constructeur, les intérêts d'une telle ouverture sont multiples :

- réaliser aisément des actes interventionnels notamment lorsque le scanner

est utilisé indépendamment du TEP (marché américain),

- limiter la sensation de claustrophobie chez certains patients,

- permettre un accès aisé aux deux systèmes lors des interventions de

maintenance.

On ne peut s’empêcher d’ajouter que cette configuration devrait permettre de

faciliter l'éventuel changement du scanner MX 8000 D par un autre modèle et ainsi

décliner le GEMINI en différentes configurations.

Ce TEP/TDM GEMINI est avant tout conçu pour répondre à des besoins en

oncologie. On notera qu'un plateau d'examen spécifique pour se mettre en condition

de traitement de radiothérapie est en cours de mise au point et qu’il sera adaptable

sur cette machine. Pour les consoles de dosimétrie, la société PHILIPS maîtrise les

liaisons avec les stations PINNACLE (station de dosimétrie Adac). Elle dispose

également d'un accord spécifique avec la société ELEKTA en ce qui concerne l'offre

de radiothérapie au travers des accélérateurs linéaires de particules et de leur

environnement. La société Philips travaille également sur la synchronisation

respiratoire mais n’annonce pas de solution avant 2004.

SIEMENS

La société SIEMENS renforce sa stratégie de solution globale en oncologie avec

une offre complète depuis la médecine nucléaire jusqu'à la radiothérapie. Elle

dispose en plus des modalités d'acquisition (gamma-caméra, TEP, TEP/TDM), d'une

plate-forme informatique E-SOFT pour la médecine nucléaire qui offre des outils de

fusion d'images, d'une nouvelle console de dosimétrie COHERENCE et des

modalités de traitement de radiothérapie dont le nouvel accélérateur linéaire de

particules ONCOR.

Gamma caméra :

SIEMENS maintient sa gamme E-CAM et introduit une version SIGNATURE qui se

déclinera sur ses lignes de produits (simple tête, double tête, angulation fixe ou

variable). Cette nouvelle version a permis de revoir le design du statif, d'introduire

les nouveaux détecteurs HD4 - High Definition Dynamic Digital Detector - (présenté

en juin 2002 au congrès de la Society of Nuclear Medicine) et d'améliorer le confort

du patient.

En ce qui concerne ces nouveaux détecteurs HD4, il faut noter que leur

caractéristique permet toujours de simplifier la procédure de calibration, puisqu'il

n'est pas nécessaire de réaliser une mesure pour chaque type d'énergie utilisée.

Une seule calibration mono-énergie est nécessaire et permet d'extrapoler les

corrections pour les autres énergies. Chaque détecteur reste couplé en sortie avec

un photomultiplicateur. En termes de performance, les détecteurs HD4 permettent

 

d'augmenter les taux de comptage de la gamma-caméra et ceci dans toutes ses

versions: 3/8 ème de pouce, 5/8 ème de pouce et 1 pouce.

Par ailleurs pour le confort, la table d'examen a été revue pour permettre d'ajouter

un plateau plus large afin notamment de mieux positionner les bras du patient lors

des explorations corps entier. Les systèmes de contention ont été améliorés et un

accessoire a également été étudié pour permettre un positionnement ergonomique

des enfants. L'élément matériel le plus novateur sur cette configuration reste l'écran

de contrôle suspendu au statif. Cet écran LCD couplé avec un lecteur de DVD,

permet de disposer des données d'acquisition directement en salle, mais sert avant

tout à diffuser des informations aux patients voire des animations vidéo pour les plus

jeunes durant les examens. Cette fonctionnalité (E.MEDIA), comme le souligne le

fabricant, se veut distractive pour agrémenter les procédures d'examens et

contribuer à apaiser les patients dans le seul but d'améliorer la qualité des

acquisitions (réduire les mouvements). Elle permettra également de visionner des

programmes de formation à l'adresse des manipulateurs.

Outre ces éléments, les autres caractéristiques principales de ces gamma-caméras

restent inchangées (système d’auto contour basé sur une détection infra-rouge des

contours du patient, possibilité d'inclinaison cranio-caudale des têtes).

Pour mémoire, la gamme E-CAM se décline ainsi :

- E-CAM simple détecteur (cristaux de 3/8 ou 5/8 de pouce) ;

- E-CAM double tête à angulation fixe (180°) (cristaux de 3/8 ou 5/8 de

pouce) plutôt dédiée à des examens corps entier ;

- E-CAM angle-variable dotée d'une double tête avec angulation variable

(notamment 60° et 90° pour la cardiologie) ;

- E-CAM DUET avec une double tête équipée de cristaux d’un pouce pour

accéder à des techniques d'acquisition en coïncidence avec système de

correction d’atténuation Profil (sources de Gadolinium pour la correction

d’atténuation).

En ce qui concerne la plate-forme informatique, la station de travail équipée du

logiciel E-SOFT spécifique à la médecine nucléaire et sous environnement SYNGO,

a évolué vers un environnement Windows XP (au lieu de NT) et se décline en deux

versions : E-SOFT et E-SOFT TURBO. Pour cette dernière, la configuration

informatique a été très nettement augmentée avec deux processeurs Pentium Xéon

à 2,2 GHz et une mémoire vive (RAM) étendue à 2 Go. Cette version devrait

permettre notamment de répondre aux contraintes des nouveaux logiciels de

reconstruction .

En termes de développement informatique, SIEMENS annonce, pour la fin du

premier semestre 2003, le logiciel FLASH 3D pour la reconstruction itérative 3D . Le

constructeur indique qu’il est nécessaire de corriger la résolution spatiale dans

l’espace pour améliorer encore la qualité image. En effet plus l’événement s’est

produit loin dans le patient, plus l’image est dégradée au niveau du détecteur. Ce

logiciel intègre donc cette notion par la prise en compte d’une fonction de simulation

de la dispersion à l’intérieur du patient et ceci de façon différente en fonction du

collimateur utilisé (donc en fonction de l’énergie). Cette méthode de reconstruction

qui nécessite une ressource informatique importante apportée par la station E-SOFT

TURBO, devrait être intéressante pour les images cardiaques puisque le coeur est

un organe à forte variation de volume.

 

De plus, un nouveau logiciel de programmation de protocoles sera implémenté sur

la station d'acquisition. Basé sur le langage IDL, ce logiciel WATSYN permettra aux

utilisateurs de créer (aisément) leurs propres activités et enchaînement de

séquences depuis la phase d'acquisition jusqu'à la sortie du résultat (présentation

des données, impression, etc.).

Enfin, la station est équipée d'un graveur de CD Rom pour permettre le stockage

des examens. Un viewer au format Dicom 3.0 est systématiquement gravé sur le

support CD Rom pour faciliter la relecture des données sur des postes informatiques

"banalisés".

Tomographes à émission de positons :

La société SIEMENS dispose de la gamme la plus étendue pour cette modalité.

Ainsi, sous le nom de famille ECAT, on retrouve selon les cristaux utilisés et leur

agencement :

- L'ECAT ART conçu sur une base de deux anneaux partiels de

détecteurs BGO, en rotation continue. De conception déjà ancienne,

cette version est annoncée comme étant en fin de vie.

- L'ECAT EXACT, composé de cristaux BGO, il comprend un anneau

complet de détecteurs (9.216 détecteurs de 20 mm de profondeur) et est

équipé de septas interplans rétractables pour les acquisitions en mode

2D et 3D.

- L'ECAT EXACT HR + composé également de cristaux BGO, il dispose

d'un nombre de détecteurs plus important que le modèle précédent

(10.432 détecteurs de 30 mm de profondeur), permettant d'améliorer la

résolution spatiale, la sensibilité et le taux de comptage.

- L'ECAT ACCEL qui a été présenté lors du RSNA 2000, dispose d’un

cristal de scintillation LSO (9.216 détecteurs de 6,75 mm x 6,75 mm x 20

mm de profondeur). C'est cette version qui est désormais mise en avant

par la société.

Pour la société SIEMENS, le marché des TEP évolue de manière significative vers

le modèle équipé de cristaux LSO. En 2001, SIEMENS assurait 80% de ses ventes

avec des modèles équipés de BGO. Avec près de 50% en 2002, la part des ventes

des modèles équipés de BGO en 2003 devrait tomber à 25% au profit du modèle

ECAT ACCEL.

Les configurations TEP/TDM de la gamme SIEMENS reposent sur ces machines

TEP (soit l'ECAT EXACT HR +, soit l'ECAT ACCEL) et se regroupent, selon le type

de scanner associé, sous la dénomination BIOGRAPH EMOTION (scanner

monobarrette), BIOGRAPH EMOTION DUO (double barrette) et BIOGRAPH

SENSATION 16 (16 coupes) pour le dernier-né de la gamme.

La société SIEMENS annonce donc la disponibilité du BIOGRAPH SENSATION 16

pour l'été 2003. Conçu avant tout pour une activité oncologie, il répond également

aux besoins d'exploration myocardique. Il intègre dans un statif compact, le scanner

Sensation 16 (rotation en 0,5 ou 0,42 secondes, 16 coupes) et le tomographe à

positons, à base de cristaux de LSO. La durée d'un examen corps entier avec

correction de l'atténuation est annoncée en 15 minutes. Seul le mode d’acquisition

3D est disponible sur la gamme BIOGRAPH. L'ouverture du tunnel est de 70 cm et

le lit a été conçu pour couvrir la longueur d'exploration du corps entier dans des

conditions optimales de précision (flèche inférieure à 1 mm pour une charge de 200

kg en bout de lit). Ces éléments concourent à se rapprocher des conditions de

traitement en radiothérapie et à fournir une information aussi proche que possible

pour les calculs de dosimétrie.

En ce qui concerne l’offre " cyclotrons ", la société SIEMENS indique qu'elle sait

répondre à des demandes de solutions clés en main, en partenariat avec d'autres

fournisseurs. Elle n'assure pas à son niveau de développement sur cette

technologie.

CTI MOLECULAR IMAGING INC.

Cette société commercialise en son nom propre les produits TEP fabriqués par la

société CPS Innovations, " joint-venture " entre CTI et SIEMENS. Elle est présente

en Europe sur les marchés allemands, hollandais et anglais et elle cherche à

s ‘installer en France. En termes de matériels, sa gamme est composée de deux

machines TEP et deux machines TEP/TDM :

- le TEP REVEAL QS est un tomographe à émission de positons à anneau

partiel à cristaux de LSO, remplaçant du TEP ART SIEMENS à anneau

partiel de BGO.

- Le TEP REVEAL XL est un tomographe à émission de positions à anneau

complet de cristaux de LSO, équivalent du TEP ACCEL de la société

SIEMENS

- Le TEP/TDM REVEAL RT est un TEP REVEAL XL associé à un scanner à

rayons X bibarrettes (équivalent du BIOGRAPH Emotion LSO SIEMENS)

- Le TEP/TDM REVEAL XVI, introduit lors du RSNA 2002, consiste en

l’association d’un TEP REVEAL XL et d’un scanner à rayons X 16 barrettes

(équivalent du BIOGRAPH SENSATION 16 SIEMENS)

Cette société possède également une offre en cyclotrons :

- le cyclotron ECLIPSE ST (Single Target) s’adresse à une production d’un

seul site.

- Le cyclotron ECLIPSE HP (High Product) possède huit cibles et s’adresse à

une production régionale.

- Le cyclotron ECLIPSE RD (Research and Development) possède 16 cibles et

s’adresse aux sites de recherche.

Lors du RSNA, cette société a annoncé la possibilité d’acquérir des examens TEP

corps entier en un temps minimal de 7 minutes avec le REVEAL RT. D’après CTI,

cette performance a été obtenue grâce aux progrès récents de la technologie TEP

et notamment grâce à l’association cristaux LSO, acquisition 3D et scanner à rayons

X.

HITACHI

La société Hitachi propose désormais un tomographe à émission de positons, le

SCEPTRE XL, qui n’est autre que le REVEAL XL de chez CTI ou l’ACCEL de chez

Siemens. En effet, la société Hitachi a signé un accord de distribution avec la

société CPS. La console de traitement d’images a été développée à OXFORD et est

équipée d’un logiciel de fusion d’images automatique applicable à toutes les

modalités d’imagerie. En ce qui concerne la distribution du TEP SCEPTRE en

France, aucune date n’est annoncée.

TOSHIBA

La société Toshiba distribue toujours la gamma-caméra T-CAM, qui est la même

que la gamma-caméra E-CAM de la société Siemens. Jusqu’à présent les deux

matériels se différenciaient par leurs consoles de traitement d’images qui étaient

propres à chaque société. Lors du RSNA 2002, la société TOSHIBA a annoncé que

ses gamma-caméras sont maintenant équipées de la station de travail E-SOFT,

série SIGNATURE. La gamme TOSHIBA se décline de la façon suivante :

- la gamma-caméra T-CAM double détecteur à angulation variable généraliste

- la gamma-caméra T-CAM/CARDIO/V pour les applications dédiées à la

cardiologie

- la gamma-caméra T-CAM DUET double détecteur à angulation variable

équipée des cristaux pixélisés d’épaisseur 1 pouce pour la détection en

coïncidence

En termes de commercialisation, les accords avec la société Siemens limitent le

champ de distribution de la société TOSHIBA à l’Asie.

GAMMA MEDICA

La société Gamma Medica commercialise un détecteur dédié à la

mammoscintigraphie, le LUMAGEM 3200S. Cette gamma-caméra dédiée est

équipée d’un détecteur solide au CZT (CdZnTe) de champ de vue égal à 16 cm x 20

cm, de résolution en énergie inférieur à 6% pour le Technétium (99mTe) et de

résolution intrinsèque de 2,5mm. Ce dispositif est agréé par la FDA. Il est utilisable

sur les mammographes conventionnels ou sur les tables dédiées de stéréotaxie

mammaire. Il prend alors la place du potter porte-cassette et est compatible avec les

systèmes de compression. Le détecteur peut également être placé sur un bras

articulé pour une utilisation au bloc opératoire.

ANZAI MEDICAL COMPANY

Cette société japonaise commercialise une gamma-caméra portable, la eZ-SCOPE.

Ce dispositif est équipé d’un détecteur solide CZT de champ de vue égal à 3,2 cm x

3,2 cm. Les dimensions externes de cette gamma-caméra sont 7cm x 7cm x 22 cm

(l, h, L) pour un poids total de 800g. Elle est fournie avec un PC portable, les

logiciels de reconstruction d’images, un jeu de collimateurs et un fantôme de

calibration. Elle est recommandée pour les applications per-opératoires. Cette

caméra a obtenue le marquage CE (directive CEE 93/42) et a reçu l’agrément FDA.

Elle est distribuée en Europe par ANZAI MEDICAL EUROPE, basée en Hollande.

4 CONCLUSION

Le RSNA 2002 aura donc été, une fois de plus, riche en nouveautés, notamment

dans la modalité TEP. Le marché pour cette modalité semble se dessiner et

s'orienter vers des machines TEP couplées avec un scanner, même si la

configuration multibarrette reste très spécifique.

Les gamma-caméras bien que n'ayant pas bénéficié d'évolutions majeures récentes,

restent toujours présentes sur le congrès. Il semble toutefois que la configuration

avec détection de coïncidence (CDET) ne soit plus réellement d'actualité.

Il faut rappeler qu'en France, un arrêté du 2 décembre 2002 relatif au bilan de la

carte sanitaire des équipements TEP et CDET, faisait état de 48 autorisations

effectives d'équipements pour un besoin affiché de 60 installations à l'échelle

nationale. Ce texte qui ne distingue pas les autorisations pour des installations TEP

ou CDET, mettait en exergue que 12 dossiers d'autorisations complémentaires

étaient encore recevables. Compte tenu de l'évolution du marché et des

recommandations du Ministère, ces demandes s'orienteront à priori vers des

équipements TEP ou TEP/TDM.

Outre l'investissement sur ce type de modalité, l'approvisionnement en produits

radiopharmaceutiques (F18-FDG en particulier) constitue un véritable enjeu national

dans l'utilisation optimale de ces matériels. Compte tenu des contraintes de

production et de livraison de ces produits, cela passe par la création d'un plus grand

nombre d'installations de cyclotrons et de laboratoires à proximité des sites équipés

de TEP pour répondre à la demande croissante d'examens.

Enfin, la politique de remboursement de ce type d'examen par les caisses

d'assurance maladie et de sécurité sociale reste à consolider, puisque à ce jour,

aucune cotation n'est reconnue en France pour ce type d'exploration. Espérons que

l'arrivée de la nouvelle nomenclature des actes permettra d'introduire une cotation

en adéquation avec cette activité.

Pour le futur, en ce qui concerne les révolutions dans le domaine de la médecine nucléaire,

il faudra attendre encore quelques années pour voir une profonde mutation technologique

s’opérer. Ce sera l’ère des détecteurs semi-conducteurs ou des détecteurs mixtes TEP –

TDM (photons et rayons X). Cette arrivée de nouveaux détecteurs entraînera un

changement complet des statifs qui évolueront vers des solutions beaucoup plus légères et

plus ergonomiques, et permettra très certainement d’autres applications telles que l’imagerie

interventionnelle.                                Haut de page