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CONDUITE THÉRAPEUTIQUE
ROTOCOLES DE TRAITEMENT Etude portant sur les années 85 et 86 : 63 cas.
1 - STADES CHIRURGICAUX Soit chirurgie de première intention (Tumorectomie pour les stades précoces ou quadrantectomie). Dans la majorité des cas, il s'agit d'une intervention de type Pattey avec artifice de Brenier en cas d'envahissement ganglionnaire axillaire. Certains pratiquent l'intervention de Halsted offrant une plus grande sécurité carcinologique mais présentant par ailleurs un préjudice esthétique et fonctionnel important. Quoiqu'il en soit, suit une cobalthérapie post-opératoire de 50 Gys sur la paroi thoracique, 40 Gys sur les chaînes ganglionnaires mammaire interne, sus et sous-claviculaires et de 50 à 60 Gys sur le creux axillaire. Soit Radiothérapie pré-opératoire (à défaut de Curiethérapie) de 40 Gys sur le sein et les chaînes ganglionnaires suivie 4 semaines plus tard de l'acte chirurgical. Six semaines après, un complément de 20 Gys est délivré à la paroi thoracique et sur le creux axillaire (Si envahissement confirmé par l'examen anatomopathologique). Dans certaines formes "avancées", une chirurgie "de propreté" est réalisée après une irradiation de 45 Gys sur le sein et les chaînes ganglionnaires. Une cobalthérapie complémentaire est programmée un mois après l'intervention. 2 - STADES NON CHIRURGICAUX OU CHIRURGIE CONTRE-INDIQUÉE (ou refusée) Dans tous les cas une cobalthérapie exclusive est réalisée à dose "tumoricide" pour les stades précoces et à visée palliative pour les formes évoluées. Pour les stades précoces ou l'action curative est recherchée 60 Gys sont délivrés sur le sein, puis 10 à 20 Gys complémentaires par des champs réduits. 50 à 60 Gys sur le volume ganglionnaire axillaire et de 40 à 50 Gys sur les chaînes mammaire interne, sus et sous claviculaires. Pour les stades ou la radiothérapie est réalisée à visée palliative, les doses sont modulées en fonction de la tolérance et de la réponse au traitement. 3 - TOLÉRANCE Les irradiations des cancers du sein sont dans l'ensemble bien tolérées sur le plan général. Localement, compte tenu de la technique par champs jointifs et la distribution de doses souvent élevées, les radioépidermites ne sont pas rares aux lieus d'interposition (plis) et au niveau du chevauchement des rayonnements de sortie des champs obliques. Les épithéliïtes s'observent chez 25% des patientes mais restent sans gravité et cicatrisent en une dizaine de jours par la seule application d'éosine aqueuse. Plus sérieusement dans 1 à 2% des cas, le traitement à du être interrompu puis repris dès cicatrisation "Traitement proposé : Madécassol I.M, Relvène 1000 et vitaminothérapie A + E). Les complications tardives: sclérose sous-cutanée, fibrose pulmonaire et nécrose radique restent tout à fait exceptionnelles. Parmi les patientes que nous avons suivi régulièrement, nous avons relevé un cas de fibrose pulmonaire et 2 cas de sclérose sous-cutanée au niveau de la zone jointive des champs axillaire antérieur et thoracique externe, zone par ailleurs fortement remaniée par la chirurgie et irradiée à forte dose (60 Gys). 4 - RÉSULTATS Rappelons que près de 80% des patientes que nous avons traitées dans notre service présentaient des formes "avancées". Comme le pronostic dépend directement de l'extension tumorale dans le sein et les ganglions régionaux, nos résultats ne peuvent être que modestes. Toutefois, chez une majorité d'entre elles, l'association Radiothérapie + Chimiothérapie à permis une stabilisation de l'évolution de la maladie allant de quelques mois à quelques années. Les résultats sont beaucoup plus encourageants pour les 20% des cas traités à des stades potentiellement "curables", puisque 50% de ces patientes sont régulièrement suivies sans signe de reprise évolutive ou de généralisation avec un recul allant jusqu'à 10 ans pour 1 cas. |