La T.E.P                            

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Remonter                            Voir aussi  le cours du Pr PERDRISOT

L'idée.

Développée dans les années 1975, la Tomographie par émission de positons utilise des élèments radio-actifs (15O par exemple) qui se transforment en émettant un positon- l'équivalent positif de l'électron-. La TEP consiste à localiser ces événements pour cartographier une substance injectée dans le corps et marquée à l'aide de ces noyaux atomiques instables.

 

TEP 1.jpg (20477 octets)

Le Principe.

Supposons qu'un atome se désintègre à un instant donné, quelque part dans le corps d'un patient, et émet un positon. Celui-ci rencontre très vite un électron des atomes environnants. Le couple particule-anti-particule s'annihile et donne naissance à deux photons gamma émis simuiltanément en sens opposé.
Les deux photons traversent le corps en ligne droite et viennent frapper deux des détecteurs disposés en couronne autour du patient. Mais l'événement n'est comptabilisé que si l'arrivée des photons est simultanée ou presque: on parle de " détection en coïncidence". Sinon, les deux photons détectés pourraient provenir de désintégrations indépendantes, qui se seraient produites en des endroits et instants  distincts. La paire de détecteurs frappés détermine la droite sur laquelle est situé le point d'émission. Plusieurs désintégrations provenant du même site donnent des droites différentes; leur intersection correspond donc à la région émettrice. Les données enregistrées transmises vers un ordinateur, subissent un traitement informatique afin de visualiser les régions émettrices de positons. Des algorithmes de correction sont nécessaires pour tenir compte de la diffusion ou de l'absorption des rayons gamma par les tissus.

La caméra à positons.

Les détecteurs gamma sont disposés en une série de couronnes, formant un cylindre (de l'ordre de 80 cms de diamètre et 15 cms de long) autour de l'organe exploré. Une telle caméra à positons comporte aujourd'hui plusieurs dizaines de milliers de détecteurs gamma individuels. Schématiquement, chacun de ces élèments est constitué de matériau scintillateur ( en général du Germanate de Bismuth BGO) qui émet de la lumière visible lorsqu'il émet un rayon gamma, et d'un tube photomultiplicateur qui amplifie le signal.

Les images.

La résolution des images obtenues en TEP atteint près de 4 mm. L'enregistrement d'une image, constituée de coupes de 2 mm d'épaisseur, dure entre 1 à 2 minutes lorsque le traceur est l'oxygène 15. Pendant ce laps de temps, la tâche cérébrale assignée au patient doit être maintenue afin que la grandeur physique visualisée ( le débit sanguin local par exemple) soit stable.

Cancer du colon - Métastases   Cancer du poumons
Cliquez sur une image pour l'agrandir


 Lymphome malin                                 Métastases d'un cancer du col utérin 

Les isotopes utilisés en T.E.P.

Ce sont principalement le carbone 11, l'azote 13, l'oxygène 15 ou le fluor 18.Il s'agit de noyaux se désintégrant par radioactivité béta+, de courte période (123 secondes pour l'oxygène 15, 110 minutes pour le fluor 18). On les intègre à des molécules biologiques (eau, sucre, acides aminés, médicaments, etc..) dont on veut suivre le cheminement et la répartition dans l'organisme.
L'imagerie cérébrale utilise surtout l'oxygène 15, intégré aux molécules d'eau. Le patient reçoit, juste avant la TEP, une injection intra-veineuse d'eau marquée. Ce traceur diffuse dans le sang et parvient jusqu'au cerveau. En localisant les désintégrations des noyaux d'oxygène 15, le TEP permet de repérer les zones du cerveau ou le débit sanguin s'est accru suite à une activation sensorielle, motrice ou cognitive. D'autres traçeurs sont également employés, par exemple un analogue du glucose marqué au fluor 18 qui permet d'accéder à la consommation locale de glucose.

La fabrication des isotopes.

Les noyaux émetteurs B+ n'existant pas dans la nature, les isotopes nécessaires à la TEP¨doivent être créés artificiellement. A cette fin, on envoie un faisceau de protons ou de Deutérons, accélérés par un cyclotron, frapper une cible adéquate. Parmi les produits des collisions figurent les isotopes recherchés. Etant donnée la courte période des isotopes, leur utilisation doit être rapide. Aussi le cyclotron et le laboratoire de radiochimie doivent-ils être à proximité de l'appareillage de TEP.

Inconvénients.

La lourdeur de ces infrastructures expliquent que les équipements de TEP soient chers et peu nombreux (2,3 millions d' euros).  Autre inconvénient : la faible résolution temporelle, de l'ordre de la minute et le délai d'environ 15 minutes entre deux injections. Par ailleurs, le rayonnement gamma émis pourrait potentiellement constituer un danger pour l'organisme, mais les doses sont trés faibles.Au cours d'une séance TEP, qui représente 6 à 12 injections, le rayonnement subi par le patient équivaut à celui reçu pendant un an par la radio-activité naturelle.

Avantages.

 

Une bonne résolution des images dans l'espace (4mm).
La relative simplicité des expériences, du point de vue du sujet.
La nature directement tri-dimentionnelle des images.
Une excellente sensibilité.
C'est aussi la seule technique pour laquelle l'origine physiologique du signal est parfaitement connue (par exemple débit sanguin avec l'oxygène 15).