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A. Action physique des rayonnements
Les photons et les particules chargées
transfèrent au milieu leur énergie cinétique au cours d'interactions
élémentaires : ionisation (arrachement d'un électron aux atomes du
milieu près duquel est passé l'électron) ou excitation (passage d'un
électron d'une orbite à un niveau énergétique plus élevé).
Les Rayons X et les rayons Gamma sont
absorbés dans le milieu par effet Compton ou par effet photoélectrique. Quel
que soit le rayonnement, l'énergie absorbé se retrouve sous forme d'ionisation
ou d'excitation le long du trajet des particules chargées.
La dose est égale à la quantité d'energie absorbé dans le milieu ; elle est
proportionnelle à la densité des ionisations au voisinage de ce point. Elle
s'exprime en Grays (1 Gy = 100 rads).
La distribution de la dose dans un milieu varie selon la nature et l'énergie du
faisceau de rayonnement. Dans le cas d'un faisceau d'électrons de haute
énergie, la dose reste sensiblement constante jusqu'à une certaine profondeur,
puis chute brutalement. Dans un faisceau de RX ou Gamma, la dose diminue de
façon progressive selon une loi exponentielle : la décroissance du faisceau de
photons est d'autant plus rapide que leur énergie est moins élevée.
B. Bases biologiques de la
Radiothérapie.
L'effet cellulaire fondamental provoqué
par l'irradiation est la perte de la capacité de prolifération cellulaire.
Cette incapacité de la cellule à se diviser peut être causée soit par une
lésion irréversible du matériel génétique (ADN, chromosome), soit par
l'accumulation dans le génome de lésions moléculaires sub-létales. Après
avoir été ainsi lésées, certaines cellules meurent pendant ou après la
première ou deuxième mitose. On peut donc les considérer comme mortes même
si, pendant un temps plus ou moins long elles conservent une apparence normale
et sont capables de secreter des enzymes ou des hormones.
La proportion de cellules survivantes est d'autant plus faible que la dose est
plus élevée et la courbe de survie peut, en première approximation, être
considérée comme exponentielle. Si par exemple une dose de 1 Gy laisse
survivantes 50% des cellules, une dose de 2Gy en laissera 25%, une dose de 10 Gy
en laissera 1/1000, 20 Gy 1 sur 1 million, 30 Gy 1 sur un milliard, etc..
D'après ces calculs, 30 Gys suffiraient pour stériliser toutes les cellules
d'une tumeur. En réalité, les calculs trop simplifiés doivent être corrigés
pour plusieurs raisons:
- Il existe à l'intérieur d'une tumeur
des cellules mal oxygénées qui sont moins radiosensibles et nécessitent
pour être stérilisées des doses plus élevées de radiations.
- Si le traitement est délivré en
plusieurs séances, il faut pour obtenir un même effet augmenter la dose en
raison des phénomènes de réparation intracellulaire et des
proliférations cellulaires survenues pendant les intervalles entre chaque
séance.
- Les cellules saines ayant une
radiosensibilité voisine de celle des cellules tumorales, la radiothérapie
peut entraîner des lésions irréversibles de ces tissus sains.
Pour chaque tissu, il existe des doses limites qu'il ne faut pas dépasser :
* pour le rein, une dose supérieure à 30 Gy en 5 semaines
risque d'entrainer une néphrite chronique irréversible.
* un poumon radiothérapique apparaît pour une dose supérieure à 20
gy en 2 semaines.
* une myélite radique peut survenir pour des doses supérieures à 40 Gy
en 4 semaines.
* une perforation intestinale peut apparaître pour des doses comprises entre 60
et 70 Gy si le volume irradié est trop important.
* le foie en totalité ne tolère pas plus de 25 à 30 Gy.
Deux méthodes permettent d'obtenir une protection relative des tissus sains
:
- soit étaler le traitement en le
fractionnant en un grand nombre de séances séparées par des intervalles
de repos : c'est le principe de la Radiothérapie transcutanée.
- soit utiliser des débits faibles, c'est
le principe de la curiethérapie.
C. Doses,
fractionnement , étalement.
Le traitement par les radiations ionisantes
peut se caractériser par 3 paramètres :
- la dose totale exprimée en Gy
- le temps pendant lequel cette dose a
été sélivrée, c'est l'étalement.
- le nombre de séances pendant lequel à
été administrée cette dose, c'estle fractionnement. Par exemple, 40 Gy
délivrés en 16 séances et 30 jours.
Les doses nécessaires pour stériliser un cancer varient en fonction du
type histologique :
* séminome : 30 Gy
* maladie de Hodgkin : 40 Gy
* carcinome épidermoïde ou glandulaire : 60 à 70 Gy
* sarcome osseux : 80 Gy et plus.
L'ensemble de ces données radiobiologiques explique qu'il n'y a pas de
doses idéales. Toute irradiation d'un cancer est le fait d'un compromis
entre, d'une part la dose maximale dans un vaste volume qui donne le maximim
de chances de stériliser la tumeur et, d'autre part le souci de ne pas
faire courir trop de risques au niveau des tissus sains, risques qu'il faut
cependant accepter et qui sont d'autant plus grands que la tumeur est
difficile à stériliser. C'est ce qu'on appelle la philosophie du risque
calculé.
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