| retour Imagerie : l'hexagone à la traîne de l'Europe Situation paradoxale pour le pays européen qui consacre les sommes les plus importantes aux dépenses de santé, après l'Allemagne : la France est dotée d'un parc radiologique d'une étonnante pauvreté. On manque, en France, de scanners et d'appareils IRM. Manque qui a des conséquences sur la santé des malades et sur les dépenses de santé. Une enquête réalisée à l'initiative d'Imagerie Santé Avenir (association qui regroupe les principaux constructeurs d'imagerie médicale) montre que le niveau d'équipement français en appareils IRM est largement insuffisant pour pouvoir répondre à la demande. Le retard français est particulièrement marquant en matière d'imagerie à résonance magnétique et de PET (Tomographie à émission de positons) notamment. En France, on ne compte que 235 appareils en 2002 contre 369 en Espagne et 1 300 en Allemagne. Les malades en manque d'imagerie Face à une telle pénurie, les délais
d'attente sont extrêmement longs. Dans certaines régions, les patients peuvent
attendre plus de deux mois. Les médecins sont ainsi contraints de recourir à
des subterfuges, prenant eux-mêmes le rendez-vous ou hospitalisant le patient. Une situation récurrente L'an passé déjà, on dénombrait en France 9,9 scanners par million d'habitants, soit 4,5 fois moins qu'en Allemagne, 4 fois moins qu'aux Etats-Unis et 9 fois moins qu'au Japon ! La situation n'est pas meilleure pour les IRM, technique qui permet des explorations beaucoup plus précises que la radiologie conventionnelle, sans entraîner d'irradiation. Ainsi, la densité des appareils d'IRM
est inférieure de moitié à la moyenne de la communauté européenne et, si
l'on considère les pays d'Europe continentale, la France se situe à
l'avant-dernière place, juste devant la Turquie. Nombre d'IRM par million d'habitants Depuis plusieurs années, la Société Française de Radiologie (SFR) a attiré l'attention des pouvoirs publics sur la situation alarmante due à la pénurie d'appareils d'IRM installés en France. En mars 2000, Madame Martine Aubry, alors Ministre de l'emploi et de la solidarité, avait annoncé la décision d'autoriser l'installation de 94 appareils supplémentaires. Depuis la publication des autorisations au JO, n'a pas été suivie d'effet pour plus de 70 % des appareils. Les délais d'attente sont en moyenne de 15 jours en hospitalisation et de 30 jours en consultation dans les hôpitaux de l'AP-HP seul établissement à communiquer ses statistiques. Comparaison avec l'étranger en nombre d'appareils par million d'habitants (2001)
Lors des journées françaises de radiologie 2002, le représentant du ministre de la santé, le Professeur Philippe Thibault a annoncé la "suppression des indices de la carte sanitaire, confirmant ainsi le discours de J-F Mattéi au Mans du 27 septembre". Il a également réaffirmée "que les décisions d'autorisation des équipements lourds tels que scanners, IRM et PET Scan seraient transférées aux régions pour combler le retard français en 5 ans". La SFR regrette ce retard qu'elle juge "essentiellement imputable à la viscosité du système et restera vigilante pour que le transfert aux régions devienne véritablement synonyme d'efficacité". Autre exemple, les cancérologues soulignent l'intérêt de la tomographie à émission de positons (ou pet-scan), pour détecter les métastases et suivre l'efficacité de la chimiothérapie. Or la France ne compte que cinq appareils, dont trois dévolus à la recherche et deux seulement aux examens (tous les deux sont à Paris, l'un à l'hôpital Tenon, l'autre à l'hôpital militaire du Val de Grâce). La pauvreté du parc radiologique français peut avoir des résultats désastreux pour les malades : allongement des délais de prise en charge et de mise en route d'un traitement adapté, répétition d'examens radiologiques moins performants, plus irradiants et souvent plus pénibles. En France, le nombre annuel d'actes radiologiques par habitant est supérieur de 25 % à celui observé en Italie et de 85 % à celui constaté en Grande-Bretagne ; 60 % de ces actes correspondent à des examens de radiologie traditionnelle et 40 % seulement à des techniques plus récentes (scanner, IRM, échographie…). Dr Chantal Guéniot et David Bême (http://www.doctissimo.fr/html/sante/sante.htm) |